Postcards

Again!

Sunday OCTOBER 28, 2007 Last modified: Tuesday, October 23, 2007 9:44 AM CDT

Visiting Paris: Free-lance French journalists Gilles Bouvaist (front) and Antione Agasse spent four days in Paris last week asking residents about the issues likely to come up during the 2008 Presidential election.

French journalists visit Paris to take community's pulse

Two free-lance French journalists were in town last week wanting to find out how people in rural America, specifically in communities named Paris, define the issues likely to dominate next year's Presidential election campaign.

Antione Agasse and Gilles Bouvaist spent four days in Paris taking the community's pulse. They arrived here from Paris, Tenn. and left Friday for Paris, Tex. They had previously visited Paris, Ky.

"Our idea was to talk with people about the main issues in the Presidential election and see what the concerns were of people in rural America," Bouvaist said. "We visited towns named Paris because that would be a good introduction for French readers."

While in town, the two journalists visited with officeholders and residents, shop owners on the Courthouse Square and students. They also took a lot of photographs because they also plan to write articles from a tourism perspective.

"All of the towns are very nice," Agasse said. "I liked your town quite a lot and I got a lot of pictures. I particularly liked the architecture. These are some towns that Frenchmen might want to visit."

As for the issues, they're what you'd probably expect: the economy, the war in Iraq and health care. The two journalists said those were the topics most mentioned in each of the communities they visited.

"The economy is the main concern. People are quite pessimistic," Bouvaist said.

"People are very afraid there's going to be a recession," Agasse said. "That may be because the media keeps talking about it.

"People seem to have a big concern about the future," Bouvaist added.

People here also mentioned the war in Iraq, which is understandable considering that the Arkansas Army National Guard unit based in Paris is preparing to be deployed to Iraq early next year.

The economy, the war and health care -- issues that, one could argue, favor the Democrats. The French journalists were prepared to draw that conclusion.

"President Bush got 59 percent of the vote here in the last election," Agasse said. "The issues should help the Democrats, but you can't say that for sure.

And, the leading contender for the Democratic nomination, Sen. Hillary Clinton, D-N.Y., could become an issue, as well. Sen. Clinton and her husband, former President Bill Clinton are, of course, known to people in Paris.

"People here have good memories of the Clinton years," Bouvaist said. "But, they don't particularly like Hillary. She's very polarizing."

"People here see her as being far left," Agasse said. "That's quite funny for us because in France she'd be seen as middle of the road and maybe even a little to the right."

The two journalists also had nice things to say about Paris and the people they met.

"We were afraid this would be the least interesting town we visited because it was the smallest," Bouvaist said. "Actually, it was the most interesting town we visited Everyone was very friendly and you have beautiful scenery."

"One of the interesting things is that everyone knows everyone," Agasse said. "That made it really easy to find people."

From Paris Express.

Paris Texas hangover

Un cowboy nain androgyne tiré à quatre épingles et un autre, borgne à imperméable façon Columbo, deux prêtres baptistes noirs en désaccord radical sur l'Irak, un groupe de bluegrass républicain, un serveur de bar dépressif… Peut-être est-ce parce qu'il s'agit de la fin de notre voyage et de la plus grande ville que nous ayons traversées, mais Paris, Texas, reste sans aucun doute celle qui ressemble le plus à une caricature étouffante de l'Amérique profonde.Avec sa tour Eiffel et sa statue de Jésus façon cowboy, la seconde plus grande ville de Paris au monde offre un vrai décor de polar miteux. Dans cette longue suburbia privée de centre entre églises et centres commerciaux, le couvre-feu tombe dès 5pm. D'où un certain malaise. Campagne tristounette, rues vides, chemin de fer à l'abandon et mines renfrognées, nous errons en spirale en faisant des rencontres moins faciles qu'auparavant, face à des interlocuteurs souvent plus méfiants. Au delà du loop autoroutier qui enserre la ville se dessinent des échappées pastorales très classiques avec ranches au bord de la route… Mais les grands espaces manquent. On fait un bowling le samedi soir au Paris Lanes puis on va manger à côté au Roadhouse Family Diner –nommé ainsi en hommage au film Roadhouse dont l'affiche mettant en scène Patrick Swayze dans le rôle de James Dalton ("Dalton's the best bouncer in town. His nights are filled with fast action, hot music and beautiful women. It's a dirty job, but somebody's got to do it") orne les murs de tôle ondulé, aux côtés d'une tête de buffle empaillée et d'un tableau d'Indiens sur le sentier de la guerre. (Ça pourrait être pire : au Dillon's, le bar au coin de l'Holiday Inn, ce sont des affiches de playmates Budweiser qui décorent le bar.) On mange grassement sur les tables en formica en regardant d'incongrus clients défiler, puis on va se coucher avec un léger vague à l'âme. Une pluie morose nous poursuit. Mardi soir nous partons pour Dallas.

The second biggest Eiffel tower in the world

Home sweet home

Oh, oh, oh, Oklahoma!

Chewing tobacco in Texas

Le saviez-vous ? La Chambre des représentants de l'Arkansas a tenté sans succès de proscrire l'usage du tabac à chiquer dans l'enceinte de son auguste assemblée (clopes et cigares étant déjà interdits). Mais les opposants à la mesure ont fait bloc pour faire avorter le projet avec des arguments d'une rare élégance, tel le républicain Billy Gaskill : “Here we go again, telling us how to live and how to die, and the very people that are most for this amendment are about 50 pounds overweight.”

Pour ne pas mourir idiot et parce qu'on est quand même au Texas, goddammit', j'ai du coup essayé pour vous this ultimate redneck experience. A la dernière station service croisée dans l'Oklahoma, j'ai fait l'emplette d'un paquet de Red Man Golden Tobacco. Ça se présente sous la forme d'un paquet d'algues collantes couleur réglisse. Nota bene : bien penser à garder avec soi son gobelet de café vide pour y expulser en prenant une mine distraite le liquide brun. Pour l'instant j'avoue avoir quelques difficultés à mâcher du chewing-gum goût Malboro sans le recracher dans la minute. Mais je compte bien m'améliorer à la fréquentation des Texans.


Par ailleurs je poursuis ci-dessous l'aperçu de la bande-son de notre road trip :

Vous avez dit American Vertigo ?

Après deux jours et demi d'étude intensive du mode de vie des blue collars de l'Arkansas, notre exploration de ce Paris-là s'est conclue sur une note alpestre, par une retraite chic au sommet du Mont Magazine qui surplombe la mer d'arbres de la vallée de l'Arkansas river. Ensuite direction l'Oklahoma, en traçant une longue diagonale du vide, le long de l'Indian National Turnpike. Pas de Wal-Mart ou de Mac Donald à l'horizon sur une cinquantaine de miles, un vrai no man's land. Impression de rouler sur la lune si celle-ci était parsemée de forêts sans fins trouée de terre nue.

Nous voilà parvenus au climax de notre voyage : le Texas, "proud Home of president George W. Bush", dixit le road sign à l'entrée de l'Etat, et le Paris de Wim Wenders, donc.
Nous découvrons un nouveau motel à la décoration étrangement boisé : trois lits, deux chambres, un salon en guise d'entrée, avec un bureau, téléphone et micro-ondes, meuble TV fin Jimmy Carter, début Ronald Reagan. (Après dix jours de voyage, nous possédons un panorama assez large des possibilités hotelières de l'Amérique rurale. Le motel exiguë à l'accueil moins que cordial [Colonial Motel, Kentucky], le motel spacieux avec accueil aux petits oignons, brochures touristiques en pagaille, présentation détailée du comté et des activités locales [Knights Inn, Tennessee], le motel confortable avec accueil façon redneck [Paris Inn, Arkansas].)

Ce voyage nous a transformés : nous prenons la voiture pour faire cinq cent mètres, nous sommes prêts à nous déplacer d'un comté à un autre à seule fin de nous procurer des bières interdites à la vente dans tel ou tel dry county, nous disons "That's neat" pour un oui ou pour un non, nous ne nous nourrissons plus –au moins depuis le Tennessee et sauf exceptions– que de hamburgers, de burritos et de pizzas (la vie new-yorkaise nous avait caché à quel point les plats commandés en drive trough incarnent souvent la seule nourriture disponible pour le visiteur de passage). Nous [enfin je devrais dire "je", puisque je l'impose ] regardons CNN et Fox News ou d'autres talk-shows comme celui de l'immensément réactionnaires Glen Beck, nous ne lisons plus le New York Times mais l'Arkansas Democrat Gazette ou le Tennessean. Et nous allons à la messe. Notre vie commence vraiment à ressembler à un road movie, d'autant plus que faute d'avoir pris sufisamment de disques nous réécoutons sans cesse les mêmes morceaux dont celui-ci :



A moins que vous préfériez ce morceau-ci



Ou celui-là :




(Par ailleurs, vraiment entre parenthèse, si vous êtes vraiment fan de Nancy Sinatra, vous feriez bien d'aller regarder par ici)

J'aimerais vraiment vous donner notre point de vue sur les intentions de vote des dizaines de personnes que nous avons rencontrés mais vous pensez bien que l'on ne va pas vous livrer comme ça gratuitement le fruit de deux semaines de travail de terrain que nous espérons bien vendre au prix fort. Indices : les conditions économiques et de politique étrangère ne pèsent guère en faveur des candidats républicains.

Pour finir juste un clip un peu tarte des Violent Femmes mais la chanson est très belle et very relevant :




Gilles

Today: from Paris Arkansas to Paris Texas

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Still in...

A parisian evening

The Cloyes Gear Factory

Two characters in search of a country song

Depuis que nous avons franchi le Mississippi, en quittant Memphis pour rejoindre l'Arkansas, le paysage s'est durci, puis aplati en grands champs fauves, avant de moutonner tandis que la nuit gagne. Des bribes de forêt plus ou moins longues, un drapeau immense de trente mètres sur trente au bord de la route, une croix illuminée de lampions, au loin, à flanc de côteaux. La route grimpe doucement. Arrivée dans le noir. Un ours roux nous donne les clés de notre chambre de motel. Nous avons donc découvert hier matin où nous nous trouvions. Ce Paris-là ne se veut pas pittoresque, c'est un Twin Peaks industrieux avec un lointain goût de montagne et de terre mouillée, fait d'une seule rue qui s'étire lentement. Le poste de police/quartier général des pompiers, un funerarium, des stations services, l'inévitable Wal-Mart, de modestes maisons, peu d'églises, un paquet de garages et de magasins de/pour bagnoles (le plus gros employeur du coin fabrique des pièces automobiles). Un hameau prolétaire et pas bien riche où l'on n'aime pas trop parler de la politique ni de l'Irak tout proche (la National Guard du coin y retourne début 2008), mais où l'on se souvient avec mélancolie de l'ère économiquement heureuse des deux mandats du bien aimé Bill Clinton –qui fût gouverneur de l'Arkansas.
Nous finissons notre soirée dans une pizzeria vide, entre une Harley-Davidson exhibée dans un coin et les tables de billards (où je mets au passage une sacrée raclée à Antoine). A la télé, le DVD des Dukes of Hazzard. Sur le four à pizza, juste au dessus d'un autocollant de la National Rifle association, ce message qui résume peut-être toute une vie : "American by birth, biker by choice."

PS : toute cette aventure me rappelle le titre d'une chanson des Magnetic Fields qui donne son titre à ce post.

Paris, Arkie

Breaking News!

French journalists explore rural U.S.
By GLENN TANNER, P-I Staff Writer

French journalists Gilles Bouvaist (left) and Antoine Agasse are introduced at Monday night’s meeting of the Henry County Commission, which they watched from the gallery. In the background is Terry Pierce.

Two French journalists recently made Paris, Tenn., one of their four stops as they try to get to the heart of how the upcoming presidential elections may go.

Antoine Agasse and Gilles Bouvaist are traveling through four states as they gather material for an article about the upcoming U.S. presidential election.

“The idea was to talk about the big issues of the next presidential election,” Bouvaist said as the two visited The Post-Intelligencer Monday morning.

Bouvaist said the stories typically written in French papers about American politics are created in big cities like New York.

Yet, they said, it was the smaller cities and towns across the rural United States that had elected George W. Bush to two terms in office.

With that in mind, the two took to the road to get a sense of what rural Americans are feeling about the coming election.

When they’ve finished, the two hope to sell the story to the Web site of the French newspaper Le Monde.

Paris, Tenn., was the second stop on what was a tour of American Parises.

Their research trip began in Paris, Ky., with the two arriving here during the weekend.

While in town, they interviewed people like Henry County Mayor Brent Greer and P-I Editor/Publisher Michael Williams before attending a meeting of the Henry County Commission Monday night.

They were set to leave this morning for Paris, Ark., before finishing in Paris, Texas.

“It’s a sort of running joke,” Agasse said. “We’ve going from Paris to Paris, then we go from Paris to Paris. On the twenty-fourth we fly back to New York, then I’ll be going back to Paris (France).”

Agasse said he got the idea for the story while working as a financial reporter for the Agence France-Presse in New York, after meeting an analyst from London, Ark. — named for another famous European city.

He said most people in the French city don’t realize there are any towns named Paris in the United States.

For example, many think that the movie “Paris, Texas” is set in both Paris, France, and the state of Texas.

They hope the novelty and humor of there actually being American versions of the iconic French city will attract readers.

“At the same time we want to talk about the people (here),” Bouvaist said.

Agasse said he noticed the difference between New York City and the rest of the United States when he was treated better when he traveled outside New York to places like Vermont.

“Every time I left New York, the people were much friendlier,” he said.

It was an attitude similar to what they had experienced at home.

Both Agasse and Bouvaist come from smaller cities in France, and they said they are familiar with the gulf between a large, metropolitan city and smaller cities.

Agasse is from Nantes, while Bouvaist hails from Bordeaux — both port cities on the western coast of France.

“I come from a city of five thousand people, and we have the same kind of problems,” he said “People in Paris are not very friendly.”

Neither Agasse nor Bouvaist, who has been in the United States since June, have had any significant problems adapting to U.S. culture.

“You have a way of life that’s very similar to France,” Agasse said. “We have McDonald’s, we have Coca-Cola.”

In contrast, Agasse said he’d traveled to India, where he had much more problems adapting to the lifestyle and food.

Agasse also said neither he nor Bouvaist encountered any “French bashing” during their travels.

“I’ve been to Chicago, Seattle and San Francisco,” Agasse said. “People are always very nice.”

Agasse said they planned to visit the Eiffel Tower replica in Paris, Texas.

Of course, the two had visited Tennessee’s own Eiffel Tower in Memorial Park, and were favorably impressed.

“It’s pretty,” Agasse said. “It’s well done. It’s smaller, of course, but it’s very well done.”

From The Paris Post Intelligencer of Paris Tennessee.

Arkansas

Sur la route de Memphis

Today: from Paris Tennessee to Paris Arkansas

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The Day of the Lord (bis)